Une association de bénévoles qui perdure depuis plus de 50 ans
Un peu d'histoire.
Uccle 1968. Un dénommé Charles de Raikem se lie d'amitié avec une famille marocaine. Grâce à elle, il entre en contact avec d'autres familles marocaines habitant la commune. Interpellé par les nombreuses difficultés qu'elles rencontrent dans les démarches les plus simples avec l'administration, il décide de visiter régulièrement ses nouveaux amis afin de les aider à rédiger le courrier. L'idée de créer un petit centre d'alpha dans le quartier de son enfance, rue de Brabant à Schaerbeek, fait son chemin. Charles de Raikem et un nouvel ami, intellectuel marocain, décident de contacter la directrice de l'école des Soeurs de Sainte-Marie, rue de la Fraternité à Schaerbeek qui, enthousiasmée par le projet, les autorise à occuper les classes vides le dimanche après-midi.
Avril 1969 : première réunion d'information et début des cours. Dans un premier temps, les cours sont traduits simultanément du français à l'arabe! Employé modeste sans aucune formation pédagogique particulière, Charles de Raikem cherche très rapidement à associer à son projet des personnes plus compétentes que lui. Il fait alors la connaissance de Frère Philippe Stienlet qui organise, dans une école rue de l'Olivier, des cours de rattrapage scolaire pour enfants d'immigrés et, le soir, des cours d'alpha destinés aux adultes. Désormais la rue de la Fraternité et la rue de Olivier travailleront en étroite collaboration.
La jeune équipe s'étoffe. Rejointe par Jean Brédo, architecte, et sa femme ainsi que par "Monsieur J., fonctionnaire au Ministère de l'Emploi et du Travail qui donne un cours sur le syndicalisme et qui aidera nos élèves d'une façon prodigieuse dans l'obtention du permis de travail" (les temps ont bien changé !), elle décide de fonder une association de fait dénommée l'AAS ou l'Amicale d'Alphabétisation Schaerbeekoise.
Le 10 mars 1972, l'association devient une asbl en bonne et due forme qui a pour but "d'organiser des cours d'alphabétisation pour étrangers et des activités diverses au service de ceux-ci". Son conseil d'administration se compose de Jean Brédo, président, Philippe Stienlet, secrétaire et Charles de Raikem, trésorier. "Grâce à l'intervention de Mme Czarnocki", elle obtient ses premiers subsides du CIRE qui lui permettent d'acquérir le matériel didactique élémentaire. Outre les précités, l'association compte déjà une dizaine de personnes qui "nous donnent leur temps et consacrent de nombreux dimanches à nous aider".
Le Moniteur belge nous apprend que la trésorière nommée en janvier 1974 est ouvrière et que le 16 janvier 1978 c'est une conductrice de la STIB (Société des Transports Intercommunaux Bruxellois) qui prend aussi les commandes de l'AAS secondée par un trésorier, lui aussi conducteur de la STIB, et par un secrétaire, ingénieur civil.
Le 29 novembre 1981, l'Amicale d'Alphabétisation Schaerbeekoise change sa raison sociale pour adopter celle qu'elle porte toujours aujourd'hui, 50 ans plus tard, et devient le Centre d'Alphabétisation pour Travailleurs Immigrés, en abrégé, CATI. Dans la décennie qui suit, le CATI absorbe ou collabore avec d'autres associations d'alphabétisation et écoles de devoirs, et dispense ses formations dans différents centres situés à Schaerbeek et un à Molenbeek. Une centralisation de ces lieux de formation semble avoir été réalisée lorsqu'en janvier 1987, le CATI établit son centre de formation au 157 rue Potagère à Saint-Josse-ten-Noode dans les locaux du Piment, un centre de formation professionnelle et d'éducation permanente bien connu dans le monde socio-éducatif bruxellois. Les cours se donneront à cette adresse jusqu'en août 2001, moment où le Piment déménage à Molenbeek. Nous nous déplacerons alors de quelques centaines de mètres jusqu'au 39 rue Philomène à Schaerbeek où nous serons accueillis par l'asbl COBEFF (Coordination Bruxelloise pour l'Emploi et la Formation des Femmes) qui nous louera six classes de 19 à 21h deux fois par semaine.
Mais revenons en arrière. Le rapport de réunion du 28 juin 1984 de l'association fait état de la naissance de Lire et Ecrire, une "nouvelle asbl qui a pour projet de créer un réseau d'alphabétisation visant une homogénéité totale (souligné dans le texte!) des méthodes de travail et d'accueil des associations". Nous y lisons plus loin qu"'il y a danger d'être soumis à une grosse institution" et que "le principe du pluralisme semble fortement remis en question". Mais déjà dans son rapport du 22 octobre 1986, le rédacteur signale que "Lire et Ecrire offre des possibilités de formations destinées à des animateurs d'une même asbl". Le 15 février 1989, le ton change carrément: "L'important est de rester relié (via le groupement DEFIS 1) à Lire et Ecrire qui nous est utile pour obtenir de la documentation, du matériel pédagogique, des programmes de formation, des conférences, etc.". Et le 23 mars 1990, la présidente sortante cite, parmi les 6 tâches principales qui incomberont à son successeur, "demander à Lire et Ecrire des professeurs s'il en manque" et "veiller à ce que tous les professeurs reçoivent les publications de Lire et Ecrire". Intéressante aussi à épingler, l'allusion au Collectif Alpha, autre association devenue incontournable du paysage bruxellois de l'alphabétisation : "Il existe un Collectif d'Alphabétisation, une sorte de librairie fournissant de la documentation aux personnes qui alphabétisent. Il serait intéressant que nous y allions en groupe pour voir et, éventuellement, faire des achats" (3 février 1988). Et sans état d'âme particulier, le rédacteur du rapport du 15 janvier 1986 constate que "Molenbeek n'existe plus. Causes: 1. concurrence du Collectif Alpha ; 2. (...). Résultats : 1. (...) ; 2. Martine et Jean-Marie donnent maintenant des cours au Collectif Alpha." !
Avril 1969 : première réunion d'information et début des cours. Dans un premier temps, les cours sont traduits simultanément du français à l'arabe! Employé modeste sans aucune formation pédagogique particulière, Charles de Raikem cherche très rapidement à associer à son projet des personnes plus compétentes que lui. Il fait alors la connaissance de Frère Philippe Stienlet qui organise, dans une école rue de l'Olivier, des cours de rattrapage scolaire pour enfants d'immigrés et, le soir, des cours d'alpha destinés aux adultes. Désormais la rue de la Fraternité et la rue de Olivier travailleront en étroite collaboration.
La jeune équipe s'étoffe. Rejointe par Jean Brédo, architecte, et sa femme ainsi que par "Monsieur J., fonctionnaire au Ministère de l'Emploi et du Travail qui donne un cours sur le syndicalisme et qui aidera nos élèves d'une façon prodigieuse dans l'obtention du permis de travail" (les temps ont bien changé !), elle décide de fonder une association de fait dénommée l'AAS ou l'Amicale d'Alphabétisation Schaerbeekoise.
Le 10 mars 1972, l'association devient une asbl en bonne et due forme qui a pour but "d'organiser des cours d'alphabétisation pour étrangers et des activités diverses au service de ceux-ci". Son conseil d'administration se compose de Jean Brédo, président, Philippe Stienlet, secrétaire et Charles de Raikem, trésorier. "Grâce à l'intervention de Mme Czarnocki", elle obtient ses premiers subsides du CIRE qui lui permettent d'acquérir le matériel didactique élémentaire. Outre les précités, l'association compte déjà une dizaine de personnes qui "nous donnent leur temps et consacrent de nombreux dimanches à nous aider".
Le Moniteur belge nous apprend que la trésorière nommée en janvier 1974 est ouvrière et que le 16 janvier 1978 c'est une conductrice de la STIB (Société des Transports Intercommunaux Bruxellois) qui prend aussi les commandes de l'AAS secondée par un trésorier, lui aussi conducteur de la STIB, et par un secrétaire, ingénieur civil.
Le 29 novembre 1981, l'Amicale d'Alphabétisation Schaerbeekoise change sa raison sociale pour adopter celle qu'elle porte toujours aujourd'hui, 50 ans plus tard, et devient le Centre d'Alphabétisation pour Travailleurs Immigrés, en abrégé, CATI. Dans la décennie qui suit, le CATI absorbe ou collabore avec d'autres associations d'alphabétisation et écoles de devoirs, et dispense ses formations dans différents centres situés à Schaerbeek et un à Molenbeek. Une centralisation de ces lieux de formation semble avoir été réalisée lorsqu'en janvier 1987, le CATI établit son centre de formation au 157 rue Potagère à Saint-Josse-ten-Noode dans les locaux du Piment, un centre de formation professionnelle et d'éducation permanente bien connu dans le monde socio-éducatif bruxellois. Les cours se donneront à cette adresse jusqu'en août 2001, moment où le Piment déménage à Molenbeek. Nous nous déplacerons alors de quelques centaines de mètres jusqu'au 39 rue Philomène à Schaerbeek où nous serons accueillis par l'asbl COBEFF (Coordination Bruxelloise pour l'Emploi et la Formation des Femmes) qui nous louera six classes de 19 à 21h deux fois par semaine.
Mais revenons en arrière. Le rapport de réunion du 28 juin 1984 de l'association fait état de la naissance de Lire et Ecrire, une "nouvelle asbl qui a pour projet de créer un réseau d'alphabétisation visant une homogénéité totale (souligné dans le texte!) des méthodes de travail et d'accueil des associations". Nous y lisons plus loin qu"'il y a danger d'être soumis à une grosse institution" et que "le principe du pluralisme semble fortement remis en question". Mais déjà dans son rapport du 22 octobre 1986, le rédacteur signale que "Lire et Ecrire offre des possibilités de formations destinées à des animateurs d'une même asbl". Le 15 février 1989, le ton change carrément: "L'important est de rester relié (via le groupement DEFIS 1) à Lire et Ecrire qui nous est utile pour obtenir de la documentation, du matériel pédagogique, des programmes de formation, des conférences, etc.". Et le 23 mars 1990, la présidente sortante cite, parmi les 6 tâches principales qui incomberont à son successeur, "demander à Lire et Ecrire des professeurs s'il en manque" et "veiller à ce que tous les professeurs reçoivent les publications de Lire et Ecrire". Intéressante aussi à épingler, l'allusion au Collectif Alpha, autre association devenue incontournable du paysage bruxellois de l'alphabétisation : "Il existe un Collectif d'Alphabétisation, une sorte de librairie fournissant de la documentation aux personnes qui alphabétisent. Il serait intéressant que nous y allions en groupe pour voir et, éventuellement, faire des achats" (3 février 1988). Et sans état d'âme particulier, le rédacteur du rapport du 15 janvier 1986 constate que "Molenbeek n'existe plus. Causes: 1. concurrence du Collectif Alpha ; 2. (...). Résultats : 1. (...) ; 2. Martine et Jean-Marie donnent maintenant des cours au Collectif Alpha." !